Quand les dépouilles de l’histoire se relèvent : Haïti ressuscite au Mondial
- Joel Agoudou
- il y a 16 heures
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Après plus d’un demi-siècle de silence, comme si les dépouilles sacrées des générations passées murmuraient enfin leur délivrance, Haïti a retrouvé la scène mondiale ce mardi 18 novembre 2025. Dans une soirée chargée de mémoire et de destin, les Grenadiers ont vaincu le Nicaragua 2-0, mettant fin à 51 ans d’attente depuis leur première participation à la Coupe du monde en 1974.

Sous les éclats des feux d’artifice, les rues d’Haïti ont été submergées par une marée humaine. Les foules, en liesse, brandissaient leurs téléphones vers le ciel comme pour immortaliser un moment que l’histoire elle-même semblait retenir. Les chants, les klaxons et les cris d’allégresse ont résonné comme une respiration collective retrouvée.
Cette qualification, la deuxième de l’histoire nationale, dépasse le simple registre sportif.
Elle prend l’allure d’une résurrection, d’un retour lumineux après un long passage dans l’ombre. Portés par la ferveur populaire, les joueurs ont su transformer leurs occasions en réussite et préserver leur avantage jusqu’au coup de sifflet final qui a libéré tout un pays.
Le destin a ajouté sa propre gravité à cette victoire :
nous étions le 18 novembre, jour de commémoration de la bataille de Vertières.
Un jour où Haïti se souvient que la bravoure de ses ancêtres, tombés mais immortels, a façonné la liberté du pays. Cette synchronie renforce l’idée que la qualification porte en elle un héritage spirituel et historique.
Dans la zone métropolitaine comme dans plusieurs villes de province, cette performance est déjà perçue comme une renaissance, ravivant fierté, identité et projection vers l’avenir. Comme si les dépouilles héroïques de Vertières passaient symboliquement le flambeau aux Grenadiers de 2025.
Ce soir-là, Haïti ne s’est pas seulement qualifiée pour un Mondial.
Elle s’est relevée.




