Paris : la diaspora haïtienne dénonce André Michel lors d’un rassemblement massif

La place de la République à Paris a accueilli, le samedi 9 août 2025, un rassemblement organisé par le mouvement citoyen Nou Bouke. Plusieurs centaines de membres de la diaspora haïtienne se sont mobilisés pour exprimer leur opposition à la présence en France de Maître André Michel.

Les manifestants reprochent à André Michel une trahison envers le peuple haïtien, qu’ils tiennent en partie responsable de la crise actuelle et des violences qui secouent Haïti. Manbo Farah, militante de Nou Bouke, a appelé les autorités françaises à agir, affirmant qu’André Michel « n’a rien à faire sur le sol français ».

Au-delà de cette contestation ciblée, le rassemblement a également servi à dénoncer plus largement l’échec du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Moïse Eugène, cofondateur du mouvement, a critiqué l’incapacité du CPT à restaurer la sécurité, organiser des élections et améliorer les conditions de vie dans le pays. Il a aussi condamné le projet de nouvelle constitution, jugé « anti-démocratique » car excluant la diaspora haïtienne — forte de 2,5 millions de personnes — de toute participation politique.

La manifestation de Nou Bouke a reçu le soutien de Bally Bagayoko, chef de file de La France Insoumise à Saint-Denis. Le mouvement prévoit de poursuivre ses actions en France et dans la diaspora, appelant à une pression internationale accrue contre les politiciens haïtiens. Les organisateurs ont insisté sur le fait que le peuple haïtien ne doit pas être laissé pour compte en cette période critique.

Cette mobilisation reflète le rejet de la confiance accordée à Maître Michel, qui avait suscité l’espoir d’une solution meilleure après le renversement du défunt président Jovenel Moïse, qu’il qualifiait d’illégitime et de facto. Il dénonçait son incapacité à organiser des élections crédibles et le tenait responsable de la dégradation du pays. Cependant, après l’assassinat du président, Maître Michel aurait détourné sa mission et contribué à aggraver une crise déjà profonde.

LE REFLET