Jean Massillon, le cauchemar des bluffeurs politiques et le héros des sans-voix
- Joel Agoudou
- 24 sept.
- 2 min de lecture
Dans un pays où la politique s’est transformée en foire aux illusions, peu d’élus osent encore briser le mur de l’indifférence. Le plus grand drame d’Haïti aujourd’hui n’est pas seulement la misère des camps, mais aussi la médiocrité d’une classe politique réduite à des pantins : certains crèvent littéralement de faim faute d’idées et d’intégrité, d’autres usurpent des titres qu’ils ne méritent pas, d’autres encore mendient leur survie dans les couloirs d’un pouvoir qu’ils n’honorent pas.

Au milieu de cette décadence, une image circule aujourd’hui sur les réseaux sociaux et fait figure d’électrochoc : celle du maire de Kenscoff, Jean Massillon, accompagné d’une équipe de jeunes volontaires, en visite dans un camp de déplacés de la commune. Pas de discours pompeux ni de protocole ridicule. Juste des gestes humains, simples et directs : laver les enfants, peigner et couper leurs cheveux, leur redonner une dignité que l’État leur refuse.
Ces scènes disent tout. Elles disent que gouverner, c’est être présent là où la vie s’effondre. Elles disent que la grandeur politique ne se mesure pas dans le nombre de meetings ou dans les voyages officiels, mais dans la capacité à redonner espoir à ceux qui n’ont plus rien. Elles disent enfin que Jean Massillon n’est pas un maire comme les autres : il est devenu le cauchemar des bluffeurs politiques, un modèle vivant qui ridiculise, par ses actes, la lâcheté des faux leaders.
À Kenscoff, il n’y a pas de place pour la démagogie : il y a un maire qui ose mettre les mains dans la boue pour relever les siens. Par ce geste, Jean Massillon lave plus qu’un enfant : il lave l’image souillée d’une fonction publique trahie depuis trop longtemps. En coupant ces cheveux, il tranche aussi avec une culture politique de pacotille, obsédée par l’apparence mais vide d’âme.
Oui, Jean Massillon devient aujourd’hui une référence. Non seulement pour Kenscoff, mais pour tous ceux qui rêvent encore d’une Haïti gouvernée avec dignité, courage et humanité. Tandis que les bluffeurs politiques s’effondrent dans leur propre insignifiance, lui se hisse, naturellement, au rang de héros des sans-voix.







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