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Walson Sanon explose : Haïti, un État paria sous la botte étrangère

Chronique : La souveraineté piétinée d’un peuple épuisé


La décision du Conseil de sécurité des Nations unies d’autoriser le déploiement d’une nouvelle force internationale en Haïti continue de provoquer une onde de choc à travers le pays. Mais nul n’a réagi avec autant de virulence que Walson Sanon, président du mouvement ANFÒS Ayiti, qui dénonce sans détour ce qu’il qualifie de “résolution de la honte”.

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Pour lui, cette décision marque la faillite définitive de l’État haïtien et consacre la transformation du pays en “État paria”, dépossédé de sa souveraineté.


“C’est une honte nationale ! Cette décision n’est pas le fruit d’un dialogue ni d’un consensus. C’est un document imposé à un peuple désarmé”, fulmine-t-il.


À travers sa voix, c’est une nation humiliée qui s’exprime , un peuple épuisé de voir son destin confisqué par des décisions venues d’ailleurs.


Une force sans cap, une mission sans vision


Même s’il reconnaît la gravité de la crise sécuritaire, Walson Sanon demeure sceptique. Il doute que cette énième intervention étrangère puisse rétablir durablement la paix.


“Les gangs sont ancrés dans le tissu social. Sans stratégie claire, cette force risque de provoquer un génocide”, prévient-il.


À ses yeux, cette initiative n’est qu’un pansement posé sur une plaie ouverte, une illusion de solution qui ne s’attaque pas aux causes profondes : corruption, misère, impunité et trahison politique.

Et même si cette mission parvient à stabiliser temporairement le pays, Haïti risque de retomber dans le chaos d’ici quelques années, estime-t-il.


L’ingérence permanente : le cas Wooster


La colère de Sanon s’étend jusqu’aux chancelleries. Il n’a pas mâché ses mots face à la déclaration jugée “indécente” de l’ambassadeur américain Henry Wooster, qui exigeait récemment un calendrier électoral détaillé du gouvernement haïtien.


“Les pressions extérieures ne font qu’aggraver la crise de légitimité. Ce n’est pas à Washington de dicter l’avenir politique d’Haïti”, martèle-t-il.


Ses propos traduisent un ras-le-bol national : celui d’un pays constamment dirigé à distance, infantilisé par des puissances étrangères qui se posent en sauveurs, tout en enchaînant la nation à l’assistance.


Un cri pour la dignité nationale


Walson Sanon ne se limite pas à la dénonciation : il appelle à un réveil collectif.

Il rappelle que la sécurité ne se décrète pas depuis l’extérieur, mais se construit sur la légitimité, la justice et la cohésion nationale.


“Tant que les Haïtiens ne reprendront pas le contrôle de leur destin, aucune force étrangère ne pourra résoudre nos problèmes”, conclut-il.


Dans un pays fracturé et épuisé, où la peur s’est installée comme un locataire permanent, la voix de Walson Sanon résonne comme un cri de résistance et de dignité.

Cette “résolution de la honte” ne fait pas seulement constater l’échec d’un État : elle met à nu la blessure d’un peuple qui refuse de mourir sans avoir dit son dernier mot.

 
 
 

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