ÉDITORIAL – Journée mondiale de lutte contre le sida : combattre le virus, combattre les préjugés
- Joel Agoudou
- il y a 13 minutes
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Fagnole PAUL
Chaque premier décembre, la Journée mondiale de lutte contre le sida rappelle une vérité essentielle. Malgré les progrès considérables réalisés par la science, le VIH se combat encore sur deux fronts. Le premier est médical. Le second, souvent plus silencieux, est celui des préjugés, des peurs et des discriminations qui persistent dans nos sociétés.

Le poids invisible des préjugés
Depuis les années 1980, le VIH a été entouré d’une forte charge morale. La peur et la méconnaissance ont conduit à associer la maladie à certains groupes comme les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les usagers de drogues, les travailleurs et travailleuses du sexe ou encore les personnes migrantes. Cette perception a façonné une idée fausse et dangereuse, celle d’une maladie réservée à des populations spécifiques.
La réalité est toute autre. Le VIH peut toucher toute personne, quel que soit son âge, son statut social, son orientation sexuelle ou son origine.
Quand les préjugés deviennent des obstacles à la santé
La stigmatisation n’est pas seulement injuste. Elle met directement en danger la santé publique.
Beaucoup de personnes évitent encore le dépistage par peur du regard des autres.
Certaines croient ne pas être concernées en raison de stéréotypes, ce qui retarde leur diagnostic.
Des personnes vivant avec le VIH subissent toujours exclusion sociale, ruptures familiales ou discriminations professionnelles.
Des idées fausses persistent, comme croire que le VIH se transmet par un baiser, par la proximité ou par un objet partagé.
Ces mythes alimentent la peur et affaiblissent les actions de prévention.
L’information : l’arme la plus efficace
Les avancées médicales sont claires et doivent être connues de tous.
Une personne sous traitement ayant une charge virale indétectable ne transmet pas le VIH.
Le dépistage est simple, rapide et accessible.
Les outils de prévention, notamment le préservatif, la PrEP et le TPE, réduisent fortement les risques.
Vivre avec le VIH n’empêche pas d’aimer, de travailler, de fonder une famille et d’avoir des projets d’avenir.
La Journée mondiale de lutte contre le sida est un moment essentiel pour rappeler ces faits et remplacer les peurs par la connaissance.
Un combat scientifique, social et profondément humain
Mettre fin au VIH ne dépend pas uniquement des traitements. Il faut aussi renforcer l’éducation sexuelle, améliorer l’accès aux soins, soutenir les associations engagées contre la stigmatisation et promouvoir un discours public fondé sur la bienveillance et la vérité.
La lutte contre le sida repose autant sur la protection de la dignité humaine que sur les avancées médicales.
Se souvenir, agir et changer les regards
Cette journée mondiale n’est pas seulement un moment de mémoire. Elle est un appel à l’action collective.
Le VIH n’est ni un tabou, ni un symbole identitaire. Il s’agit d’un enjeu de santé publique qui demande engagement, empathie et solidarité.
En diffusant l’information juste, en déconstruisant les préjugés et en défendant les droits des personnes vivant avec le VIH, nous faisons reculer le virus mais aussi les injustices qui l’accompagnent.








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