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Tension au sein de la justice : l’ANAGH dénonce la dérive violente de certains policiers

L’Association Nationale des Greffiers d’Haïti (ANAGH) tire la sonnette d’alarme face aux agressions répétées dont sont victimes les greffiers, commis de parquet et huissiers à travers le pays. Dans une note rendue publique ce lundi 20 octobre 2025, l’organisation déplore la multiplication d’actes de violence commis par certains agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) contre ces officiers judiciaires, pourtant assermentés et indispensables au fonctionnement des tribunaux.

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Selon l’ANAGH, plusieurs cas graves ont été recensés ces derniers mois à Jérémie, Dame-Marie, Delmas et Léogâne. Des fonctionnaires judiciaires y ont subi des agressions physiques, des menaces et des humiliations, révélant un profond mépris pour l’institution judiciaire et ses représentants.


Dans sa note, l’association revient notamment sur un incident survenu récemment à Jérémie : un huissier audiencier, agressé puis conduit au commissariat par une policière, avait porté plainte. Lors de l’audience qui s’en est suivie, une cinquantaine de policiers armés ont envahi le Tribunal de Première Instance, saccagé des bureaux, détruit du matériel et brutalisé un agent affecté au parquet.

L’ANAGH dénonce une violation flagrante de l’État de droit et une atteinte directe à l’indépendance de la justice.


Elle rappelle que ce type de dérive n’est pas isolé. En 2024 et 2025 déjà, des interventions policières jugées illégales avaient visé le Commissaire du Gouvernement du Cap-Haïtien, Me Charles Édouard Durant, ainsi que plusieurs magistrats, témoignant d’un climat de défiance et d’impunité croissante.


Soulignant le rôle central des greffiers, commis de parquet et huissiers dans le déroulement des procédures et la préservation de la mémoire institutionnelle, l’ANAGH affirme que s’en prendre à ces acteurs revient à paralyser le fonctionnement même de la justice haïtienne.


Face à cette situation jugée intolérable, l’association exige l’ouverture immédiate d’enquêtes administratives et judiciaires afin d’identifier et de sanctionner les agents responsables. Elle invite également le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) à prendre position publiquement sur ces atteintes graves à la dignité et à la sécurité du personnel judiciaire.


Enfin, l’ANAGH prévient que, faute de mesures concrètes, les officiers judiciaires concernés pourraient refuser de recevoir les personnes conduites par les commissariats incriminés, un geste de résistance que l’organisation qualifie de nécessaire pour préserver l’intégrité et le respect de la justice en Haïti.


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