Fête Guédé en Haïti : entre mémoire des défunts et défis sécuritaires dans la région métropolitaine
- Joel Agoudou
- il y a 17 heures
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Ce samedi 1er novembre 2025 a marqué le début de la Fête Guédé, l’une des célébrations spirituelles et culturelles les plus emblématiques d’Haïti. Chaque année, les 1er et 2 novembre, le peuple haïtien rend hommage aux ancêtres et aux disparus à travers des rituels profondément ancrés dans la tradition vodou et la mémoire collective.

Durant ces deux journées, les fidèles et les familles se rendent dans les cimetières pour allumer des bougies, déposer des fleurs, du tafia, du café ou du piment en offrande aux Guédés — les esprits de la mort. Vêtus de noir et de violet, symboles de deuil et de mystère, les participants chantent, dansent, prient et célèbrent la vie tout en honorant ceux qui les ont précédés. La Fête Guédé incarne ainsi le lien sacré entre les vivants et les morts, tout en affirmant une dimension essentielle de l’identité haïtienne.
Cependant, l’édition de cette année s’est déroulée dans un contexte marqué par la peur et la prudence. Dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, la participation a été nettement plus faible que les années précédentes. Les cimetières, naguère bondés, n’ont accueilli qu’une poignée de fidèles. À Delmas 34 et à Carradeux, les rituels et offrandes se sont faits rares, et le nombre de personnes « chevauchées » par les esprits, selon la tradition, a considérablement diminué.
Ce recul traduit l’impact direct de l’insécurité grandissante sur les pratiques culturelles et spirituelles du pays. Là où autrefois régnaient ferveur, chants et tambours, plane désormais la crainte des affrontements et des enlèvements. La Fête Guédé, pilier de la culture haïtienne, se voit ainsi fragilisée par un climat d’instabilité qui menace les fondements mêmes de la vie communautaire.
Le REFLET








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