États-Unis – Détention migratoire : des migrants contraints de manger à genoux, menottés
- Joel Agoudou
- 21 juil.
- 2 min de lecture
Washington, 27 juillet 2025 – Une enquête accablante de Human Rights Watch (HRW), rendue publique ce lundi, révèle des pratiques dégradantes dans plusieurs centres de détention pour migrants en Floride. Les témoignages rapportent que des détenus ont été forcés de manger à genoux, les mains menottées, privés d’ustensiles et de toute liberté de mouvement.

L’enquête vise spécifiquement trois installations : Krome, BTC et FDC. Dans ces centres, les conditions de repas sont décrites comme humiliantes : certains migrants doivent plier le buste pour attraper leur nourriture avec la bouche, assis sur des chaises, traités « comme des animaux », selon les mots de plusieurs témoins.
Depuis janvier, les détentions se multiplient à un rythme inquiétant. En juin, le nombre de personnes enfermées quotidiennement a atteint 56 400, soit une hausse de 40 % par rapport à l’année précédente. Plus de 70 % de ces migrants n’ont pourtant aucun antécédent judiciaire.
Le rapport décrit un environnement carcéral alarmant : cellules surpeuplées, absence de matelas, lumières allumées en permanence, soins médicaux limités, et présence de femmes dans des unités masculines. L’hygiène est qualifiée d’« inexistante ». HRW documente également des cas graves de négligence médicale : vomissements, évanouissements, transferts hospitaliers sans dossier. Deux décès suspects ont été recensés.
La situation serait aggravée par la Laken Riley Act, une loi qui renforce les pouvoirs de détention. En Floride, 76 % des forces de l’ordre coopèrent avec l’agence migratoire ICE grâce aux accords 287(g), favorisant ainsi des arrestations massives, souvent sans motifs criminels.
Human Rights Watch dénonce un système « déshumanisant et punitif », en violation des propres standards de l’ICE et des engagements internationaux des États-Unis. L’organisation appelle à mettre fin aux détentions systématiques, à fermer certains centres, et à instaurer des alternatives plus respectueuses des droits fondamentaux.
À ce jour, aucune réaction officielle n’a été enregistrée du côté des autorités américaines.
LE REFLET







Commentaires