Scandale numérique : Roselande Bélony livrée en pâture aux réseaux sociaux
- Joel Agoudou
- 12 avr.
- 2 min de lecture
Roselande Bélony, 21 ans, journaliste et ancienne première dauphine de Miss Teen Kiskeya 2022, a vu sa vie voler en éclats après la diffusion non consentie de vidéos intimes sur les réseaux sociaux. Dans la nuit du 4 avril, alors qu’elle rentrait de l’hôpital Sainte-Camille, elle a été agressée par un motocycliste se faisant passer pour un proche. Son téléphone a été volé, donnant accès à ses données personnelles – dont des contenus à caractère sexuel.

Très vite, ces vidéos ont été publiées en ligne par le biais de faux comptes. Des fragments de sa vie privée sont devenus viraux, exposés à un public avide de sensationnalisme. Ce drame met en lumière la brutalité silencieuse du cyberespace, où l’intimité peut être anéantie en quelques clics.
Haïti n’échappe pas à cette dérive mondiale : l’exploitation numérique de la vie privée des femmes. Chaque mois, des jeunes – anonymes ou figures publiques – voient leur image circuler dans des groupes WhatsApp, Telegram ou sur Facebook. Telegram, notamment, est devenu un véritable repaire de diffusion de ces contenus, alimentant un voyeurisme collectif inquiétant.
Derrière chaque vidéo, il y a une victime. Harcèlement, isolement, détresse psychologique : les conséquences sont dévastatrices, dans un pays où les structures de soutien sont presque inexistantes. Et en l’absence de lois claires pour punir ce type de crime numérique, l’impunité règne. Les agresseurs opèrent dans l’ombre, rarement inquiétés.
L’affaire Roselande Bélony ne doit pas être reléguée au rang de fait divers. Elle révèle un fléau social : une société où l’intimité est piétinée, la dignité sacrifiée, et le silence plus fort que la justice. Il est temps que l’État, les citoyens et les plateformes numériques assument enfin leurs responsabilités face à cette dérive inquiétante.
LE REFLET
Comments