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Scandale diplomatique et économique : Haïti face à ses démons

La diplomatie haïtienne traverse une période critique, émaillée de controverses révélant des pratiques douteuses et des décisions stratégiques mal maîtrisées. Deux affaires récentes — le scandale entourant le voyage de Smith Augustin et l’autorisation controversée du port de la famille Mews — illustrent les défis majeurs auxquels le pays est confronté, tant sur le plan diplomatique qu’économique.



Le récent déplacement du conseiller Smith Augustin, présenté comme une mission diplomatique officielle, aurait en réalité servi à faciliter la validation de son visa américain, selon un rapport du RNDDH. Organisée avec des dépenses importantes, cette mission comprenait des réservations dans des hôtels de luxe et des rencontres prévues avec la diaspora. Plusieurs visites annoncées ont cependant été annulées à la dernière minute, alimentant les soupçons sur les véritables objectifs du voyage. Mathias Pierre, en charge de la planification de cette mission, est également critiqué pour sa gestion des fonds publics.


Le RNDDH qualifie cet épisode de « scandale diplomatique », dénonçant l’utilisation abusive des ressources publiques à des fins personnelles. Ce nouvel incident soulève de sérieuses inquiétudes quant à la gouvernance des missions diplomatiques haïtiennes et à la gestion des ressources allouées à la représentation nationale à l’étranger.


Dans ce contexte tendu, les critiques visant une délégation présidentielle de 14 membres, accusée d'avoir dépensé 100 000 dollars à Washington, appellent à une analyse plus nuancée. Washington, centre névralgique de la diplomatie internationale, impose des standards élevés en matière de protocole, d'image et de préparation logistique. Réduire cette mission à une simple polémique budgétaire sans en comprendre les exigences traduit une lecture simpliste et populiste de la diplomatie contemporaine.


Sur le plan économique, l'autorisation récemment accordée au port de la famille Mews retient également l'attention. Refusée à plusieurs reprises sous les présidences de Michel Martelly, de Jovenel Moïse et durant la gouvernance du Premier ministre Ariel Henry, cette décision survient dans un contexte sécuritaire dégradé, marqué par la mainmise des gangs sur plusieurs régions du pays.


Selon plusieurs sources, cette autorisation aurait été obtenue sous l'impulsion du conseiller présidentiel Fritz Alphonse Jean, avec le soutien de Smith Joseph et de Jean Claude Dorsainvil, ancien ministre des Finances. Leur implication soulève de vives interrogations sur les conditions et motivations ayant conduit à cette décision controversée.


À mesure que ces scandales s’accumulent, la diplomatie et l'économie d'Haïti apparaissent de plus en plus comme les terrains silencieux d’une lutte où l'intérêt général semble reculer face aux intérêts particuliers.


LE REFLET

 
 
 

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