top of page

Scandale au sein des centres de passeport : 72,5 millions de gourdes perçues illégalement, l’ULCC dénonce un détournement organisé

L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a publié, le jeudi 8 mai 2025, un rapport accablant révélant une vaste opération de perception illégale de fonds dans les centres de demande de passeport durant l’année 2023. Selon l’enquête, 72,5 millions de gourdes ont été collectées en dehors de tout cadre légal, sous le couvert d’une circulaire administrative.



L’ULCC dénonce une pratique systématique qui imposait un frais additionnel de 2 000 gourdes à chaque requérant de passeport entre janvier et décembre 2023. Cette mesure, introduite par une circulaire ministérielle de juillet 2022 signée par l’ex-ministre de l’Intérieur Liszt Quitel, contrevient aux dispositions fiscales du décret du 21 janvier 2021.


Les sommes perçues n’ont pas transité par les circuits institutionnels habituels. À Port-au-Prince, plusieurs Centres de Réception et de Livraison des Documents d’Identité (CRLDI) — notamment ceux de Pétion-Ville, Tabarre, Delmas et Rue Lamarre — ont encaissé ces paiements en liquide, puis les ont remis à la Direction de l’Immigration et de l’Émigration (DIE), sans enregistrement comptable formel.


Le directeur intérimaire de la DIE, Jean Osselin Lambert, a reconnu l’existence de ces transferts informels, tout en admettant l’absence de mécanismes de contrôle rigoureux. L’ULCC souligne de graves manquements dans la traçabilité des transactions, précisant que ces recettes n’ont pas été déclarées à la Direction Générale des Impôts (DGI), en violation de la loi.


Le centre de Pétion-Ville arrive en tête des perceptions illicites, avec plus de 32 millions de gourdes encaissées, suivi de Tabarre (14,1 millions) et Delmas (2,9 millions). L’ULCC s’interroge sur l’absence de rapports financiers fiables et note d’importants écarts comptables sur les périodes auditées. Elle évoque aussi des prélèvements arbitraires sur les frais d’urgence.


Des dépenses injustifiées ont également été relevées. À Delmas, 300 000 gourdes ont été décaissées sans aucun document de support. À la Rue Lamarre, 365 000 gourdes destinées à la sécurité restent introuvables. À Tabarre, le responsable Jude Marcelin aurait retiré plus de 2 millions de gourdes sans fournir la moindre preuve de leur utilisation.


Face à ces irrégularités, l’ULCC recommande au parquet compétent d’engager des poursuites judiciaires pour concussion, conformément à la loi du 12 mars 2014. L’institution accuse plusieurs cadres d’avoir instauré illégalement des frais additionnels, au détriment du Trésor public. Elle plaide pour une réforme en profondeur des mécanismes de facturation dans l’administration migratoire.


LE REFLET

 
 
 

Comentários

Avaliado com 0 de 5 estrelas.
Ainda sem avaliações

Adicione uma avaliação
bottom of page