Rentrée scolaire en Haïti : le MPARE dénonce l’exclusion des enfants et la faillite morale de l’État
- Joel Agoudou
- 9 oct.
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Dernière mise à jour : 9 oct.
Le Mouvement Patriotique du Renouveau (MPARE) appelle à un sursaut national et déplore l’incapacité des autorités à garantir le droit fondamental à l’éducation

Port-au-Prince, le 9 octobre 2025 —
Le Mouvement Patriotique du Renouveau (MPARE) exprime sa profonde préoccupation face au déroulement de la rentrée scolaire 2025-2026, marquée par un climat d’incertitude et de désespoir. Dans une note signée par sa secrétaire générale, Valérie Nadia Victor, le mouvement de la société civile dénonce la marginalisation de milliers d’enfants haïtiens privés d’accès à l’éducation et appelle à un véritable sursaut national.
Alors qu’une faible partie de la population scolaire parvient à reprendre le chemin des classes, une majorité d’enfants demeure exclue, victime de la crise multidimensionnelle qui frappe le pays insécurité généralisée, effondrement économique, déplacements internes massifs et absence d’un État protecteur.
« Cette situation tragique traduit l’incapacité manifeste des autorités à garantir les conditions minimales de stabilité et de dignité pour la population », déplore le MPARE.
Pour le MPARE, cette rentrée scolaire reflète la profondeur du drame social haïtien.
Les enfants laissés pour compte symbolisent une génération sacrifiée, victime de l’abandon de l’État et de l’indifférence d’une élite dirigeante déconnectée des réalités du peuple.
Le mouvement de la société civile exprime sa solidarité envers les familles démunies, les parents désespérés et les enseignants qui, malgré l’insécurité et le manque de moyens, continuent de se battre pour préserver l’espoir éducatif du pays.
Selon le MPARE, cette situation ne résulte pas d’un simple dysfonctionnement administratif, mais bien d’un effondrement moral, politique et institutionnel, nécessitant une prise de conscience collective et une refondation des valeurs républicaines.
Le MPARE accueille avec un mélange d’espoir et de honte la décision des Nations Unies d’envoyer en Haïti une Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité.
S’il reconnaît la nécessité d’un appui international pour rétablir un minimum d’ordre public, le mouvement y voit avant tout le symptôme d’un État en faillite, incapable d’assumer ses responsabilités fondamentales.
« Cette mission, bien qu’elle réponde à une urgence humanitaire, met en lumière la faillite morale et politique d’une élite dirigeante qui, depuis des décennies, a trahi les idéaux des Pères fondateurs », souligne la note.
Le MPARE déplore que la souveraineté nationale soit une fois de plus compromise par les dérives d’une classe politique corrompue, dont les calculs partisans ont plongé le pays dans l’abîme.
Un gouvernement de transition sans résultats
Le MPARE observe avec inquiétude les manœuvres du pouvoir en place, qui, plus de quinze mois après son installation, n’a su ni rétablir la sécurité ni organiser les élections promises à la nation.
Cette absence de résultats, combinée à une gestion chaotique de la transition, entretient la méfiance du peuple et accentue le sentiment d’abandon.
« À l’approche de la fin de l’accord du 3 avril, le MPARE appelle le gouvernement de transition à faire preuve d’un sursaut de responsabilité et de patriotisme », insiste la secrétaire générale.
« Le pays garde encore l’espoir de voir ses dirigeants manifester enfin de l’empathie et de l’amour pour la nation. »
Fidèle à ses idéaux de justice, de liberté et de renouveau moral, le MPARE réaffirme son engagement aux côtés du peuple haïtien, notamment des plus vulnérables et de la diaspora.
Le mouvement assure qu’il poursuivra son combat pour une Haïti régénérée, fondée sur la solidarité, la responsabilité et la dignité humaine.
« Le renouveau viendra, car un peuple qui continue à croire en l’avenir, même dans la tourmente, est un peuple que rien ne peut anéantir », conclut Valérie Nadia Victor.
Analyse
À travers cette déclaration, le MPARE s’impose comme une voix citoyenne, éthique et lucide face à la dérive du pays.
En plaçant la rentrée scolaire au centre de son plaidoyer, le mouvement rappelle que l’éducation demeure le socle du renouveau national et le reflet des valeurs que la République doit restaurer.
Ce message, empreint de lucidité et d’espérance, sonne comme un appel au réveil collectif et à la reconstruction d’une Haïti digne, responsable et solidaire







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