Quand l’abus devient la norme : Sunrise Airways et le mépris du peuple haïtien
- Joel Agoudou
- 17 juil.
- 2 min de lecture
Le cri d’un citoyen révolté
Dans un pays déjà éprouvé par l’insécurité, la misère et l’abandon, certaines entreprises choisissent non pas de soulager les souffrances, mais de les monnayer. Sunrise Airways, compagnie aérienne opérant en Haïti, en est aujourd’hui l’un des exemples les plus révoltants.

Soyons clairs : il est inadmissible de faire payer jusqu’à 250 dollars US pour un vol de 25 à 30 minutes entre Port-au-Prince et Cap-Haïtien. À ce prix, dans un autre pays, on ferait un aller-retour à l’étranger. Mais ici, Sunrise profite sans scrupule de la crise, du désespoir et de l’urgence des citoyens pour imposer des tarifs indécents, immoraux, inhumains.
Et ce n’est pas tout : les vols sont constamment retardés, annulés sans explication, sans courriel, sans message, sans excuse. Le passager n’est pas un client : il est un numéro ignoré, un temps perdu, une voix étouffée.
Certains chercheront à justifier cela par le contexte haïtien. C’est une excuse paresseuse. Ce n’est pas la crise, c’est une stratégie. Une exploitation systématique, menée avec la complicité silencieuse — ou active — de l’État. Car pendant que les Haïtiens peinent à survivre, l’État continue de subventionner cette entreprise. Oui, de l’argent public est injecté dans une compagnie qui méprise ceux qu’elle est censée servir.
Dans d’autres pays, une telle arrogance aurait déclenché un scandale, des sanctions, des boycotts. Ici, on s’habitue, on accepte, on se résigne. Ce silence collectif devient complice.
Mais je refuse de me taire.
Je refuse de laisser ces pratiques prospérer sans les dénoncer.
Je parle aujourd’hui au nom de tous ceux qu’on fait attendre sans respect, au nom de ceux qui n’ont pas d’alternative, au nom de ceux que l’on saigne pour voler.
En Haïti, le transport aérien n’est pas un luxe. Il est souvent la seule issue, face à des routes infranchissables ou des zones trop dangereuses. Exploiter cette réalité pour engranger du profit, c’est du cynisme à l’état pur.
J’en appelle à l’État haïtien : régulez, sanctionnez, protégez.
J’en appelle à la société civile : levez la voix, indignez-vous.
Chaque silence face à l’injustice fait reculer notre dignité collective.
Ce texte, c’est le cri d’un citoyen.
Celui d’un peuple qui n’a plus les moyens de se taire.







Commentaires