Noël à Rome : le pape Léon XIV élève sa voix pour Haïti et appelle à la fin de la violence

Dans son traditionnel message urbi et orbi prononcé depuis la basilique Saint-Pierre, le pape Léon XIV a adressé une pensée appuyée au peuple haïtien, exhortant à mettre un terme à la spirale de la violence qui ravage le pays. Un appel solennel à la paix, à la dignité humaine et à la responsabilité collective.

Rome, 25 décembre —

Au cœur de son message de Noël, le pape Léon XIV a tenu à placer Haïti parmi les nations qui retiennent particulièrement l’attention du Saint-Siège. Depuis la basilique Saint-Pierre, face à des milliers de fidèles et à des millions de téléspectateurs à travers le monde, le souverain pontife a exprimé une pensée spéciale pour « la population haïtienne », appelant à ce que cessent toutes les formes de violence qui minent le pays depuis de longues années.

En effet, inscrivant Haïti dans la litanie des peuples éprouvés par les conflits armés, l’instabilité politique et la souffrance sociale, Léon XIV a rappelé que le message de Noël ne saurait demeurer indifférent à la détresse humaine. Selon lui, célébrer la naissance du Christ implique de regarder en face la réalité des nations abandonnées à la peur, à la pauvreté et à l’absence de perspectives d’avenir.

Sans désigner de responsables ni évoquer de camps opposés, le chef de l’Église catholique a confié Haïti à la prière universelle, formulant un appel clair à la paix, à la réconciliation et au respect de la dignité humaine. Une posture mesurée, fidèle à la tradition diplomatique du Vatican, mais dont la portée symbolique reste forte pour un pays plongé dans une insécurité chronique.

Par ailleurs, le pape a établi un parallèle entre la situation haïtienne et celle d’autres régions du monde marquées par la violence persistante. Il a rappelé que Jésus s’identifie à ceux « qui n’ont plus rien et ont tout perdu », une référence évangélique qui fait douloureusement écho au quotidien de nombreux Haïtiens confrontés aux déplacements forcés, à l’effondrement des services essentiels et à la précarité généralisée.

Dans la continuité de son message, Léon XIV a également élargi son propos en évoquant la responsabilité des dirigeants politiques, notamment en Amérique latine. Il les a exhortés à dépasser les clivages idéologiques et partisans pour privilégier le dialogue, la recherche du bien commun et la stabilité des institutions. Bien que Haïti n’ait pas été citée nommément à ce stade, cette exhortation résonne avec acuité dans un pays en proie à une profonde crise de gouvernance.

Fidèle à sa ligne pastorale, le pape a enfin insisté sur le rejet de l’indifférence face à la souffrance des peuples oubliés. Pour lui, la paix ne peut émerger que d’un engagement sincère et constant en faveur des plus faibles, nourri par la solidarité, la justice et la réconciliation.

En conclusion, Léon XIV a rappelé que l’engagement pour la paix — notamment en Haïti — ne relève ni d’un positionnement politique ni d’un calcul diplomatique, mais d’un devoir spirituel et humain. Un appel solennel adressé à chaque croyant, mais aussi à chaque responsable, afin que chacun prenne sa part dans la rupture avec la spirale de la violence.

Le Reflet