Mobilisation interrompue : la peur des infiltrations désarme les foules
- Joel Agoudou
- 16 avr.
- 1 min de lecture
Ce mercredi 16 avril, la mobilisation citoyenne lancée par le groupe Sang Neuf a tourné court. L’initiative, qui devait réunir des milliers de personnes dans plusieurs quartiers de la capitale – notamment Canapé-Vert, Baillergeau, Pétion-Ville, Delmas 19 et Christ-Roi – ainsi que des déplacés internes et victimes de violences, visait à dénoncer l’inaction des autorités face à la montée de l’insécurité et à l’aggravation de la crise humanitaire.

À une vingtaine de minutes du début prévu, les manifestants de Canapé-Vert – certains munis de pancartes, d’autres d’objets potentiellement dangereux – s’apprêtaient à rejoindre d’autres cortèges pour converger vers la Villa d’Accueil. Mais dans un revirement inattendu, tous ont finalement fait demi-tour.
Selon les informations recueillies, les organisateurs ont décidé de se retirer après avoir détecté la présence d’individus suspects au sein de la foule. Ces éléments, soupçonnés de vouloir perturber la mobilisation et semer le désordre, représentaient une menace directe pour la sécurité des participants.
Dès l’aube, plusieurs zones de la région métropolitaine étaient déjà en ébullition. Des barricades enflammées, notamment sur la route de Frères, à Delmas 95, à Pétion-Ville et dans diverses artères du centre-ville, avaient paralysé la circulation et instauré un climat de vive tension. En réaction, un important dispositif policier avait été déployé dans plusieurs secteurs clés, dont Pétion-Ville, Delmas et les abords de la Villa d’Accueil.
Ce retrait soudain illustre la fragilité d’un contexte national miné par la peur, l’absence de réponses institutionnelles et l’omniprésence de la violence. Ce qui devait être un cri d’alerte collectif s’est mué en symbole de désespoir : dans ce pays en crise, même la contestation devient un acte périlleux.
LE REFLET
Comments