Lettre à l’inconnu
- Joel Agoudou
- 12 juil.
- 2 min de lecture
Par Garry Pierre-Paul Charles
Chronique du 12 juillet 2025
À toi que je ne connais pas encore,
mais que la vie pourrait un jour placer sur mon chemin…

Tu vis peut-être sous les projecteurs ou dans l’ombre. Tu es peut-être un dirigeant, un bâtisseur, un enseignant ou un rêveur. Peu importe ton titre, ton nom ou ton origine : ce qui compte vraiment, c’est ce que tu fais de ta lumière.
Dans ce pays rude, où la douleur est souvent la première leçon, celui qui s’élève doit apprendre à regarder autour de lui. Derrière, sur les côtés, devant. Car la véritable ascension ne consiste pas à se détacher des autres, mais à prévenir la chute collective que provoque l’orgueil isolé.
Si tu réussis, sois calme. Reste vrai. N’oublie pas d’aimer. L’ego, lorsqu’on le laisse gouverner, devient un saboteur discret. Il te pousse à croire que tu vaux plus que les autres, alors que ta véritable grandeur se mesure à ce que tu élèves avec toi.
Tu as peut-être été méprisé, incompris, relégué. Peut-être as-tu servi avec dignité ceux qui ont confondu ta loyauté avec de la faiblesse. Et maintenant que les portes s’ouvrent, que les voix s’inclinent, apprends à pardonner. Car une mémoire nourrie de rancune devient poison. Et le vrai pouvoir, c’est le service.
Sois humble. L’humilité est la force silencieuse de ceux qui savent et qui peuvent. C’est cette grandeur discrète propre à ceux qui méritent la gloire sans jamais la réclamer. Reste simple, peu importe la hauteur à laquelle tu te tiens. Ne demande jamais aux autres ce que tu ne portes pas toi-même. Que ta présence soit un soulagement, jamais une démonstration.
Le bonheur ne réside pas dans les gestes spectaculaires, ni dans les récits éclatants. Il habite les silences partagés, les visages qui s’illuminent à ton approche, les respirations rendues possibles par ta bonté. Il naît d’une humanité sincère, sans orgueil ni mise en scène.
Car au fond, la vie, c’est le respect. Le respect de soi, des autres, de l’amitié. C’est l’art de se faire petit, même lorsque l’on est plus grand que le ciel. Ce qui compte, ce ne sont pas les mots, mais ce que l’on accomplit avec douceur, discrétion et vérité.
À toi, l’inconnu…
Que ta grandeur soit utile.
Que ton passage laisse des sourires.
Et que jamais ton nom ne pèse là où il devait soulager.
Avec espérance,
Garry Pierre-Paul Charles
12 juillet 2025







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