Le RHAJAC s'interroge sur l’attitude du parquet dans le dossier de Nenel Cassy
- Joel Agoudou
- il y a 14 heures
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Le Réseau haïtien des journalistes anti-corruption (RHAJAC) exprime ses préoccupations concernant l’intervention du commissaire du gouvernement près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me Frantz Monclair, dans le cadre de l’enquête visant l’ancien sénateur Nenel Cassy, actuellement membre du cabinet du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé.

Dans une note rendue publique ce 15 avril, le RHAJAC évoque des démarches du commissaire Monclair qui auraient contourné la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), laquelle dispose, selon le réseau, d’éléments justifiant l’audition de M. Cassy pour des accusations présumées de complicité d’assassinats, association de malfaiteurs, complot contre la sûreté intérieure de l’État et financement d’organisations criminelles.
Toujours selon le réseau, M. Cassy, visé par un avis de recherche publié en février 2025, ne se serait pas présenté aux enquêteurs de la DCPJ, mais directement au parquet, bénéficiant, affirme le RHAJAC, de ses liens étroits avec le commissaire du gouvernement. Me Monclair, nommé par le Premier ministre dont M. Cassy est un proche collaborateur, aurait alors tenté de clore l’affaire sans permettre la poursuite normale de l’enquête.
Le RHAJAC dénonce ce qu’il considère comme une entrave au bon fonctionnement de la justice et appelle à une réponse institutionnelle forte, notamment à travers la révocation du commissaire Monclair. L’organisation estime que seule une enquête complète menée par la DCPJ peut déterminer s’il convient ou non de transmettre le dossier au parquet.
Le réseau souligne également que cette situation intervient dans un contexte où plus de 80 % de la population carcérale est en détention préventive prolongée. Il s’interroge donc sur les priorités du parquet, qui aurait choisi d’intervenir en faveur d’un allié politique présumé, au détriment d’autres dossiers en attente.
Ni le commissaire du gouvernement ni les autorités concernées n’avaient réagi publiquement à cette note au moment de sa diffusion.
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