Jacmel, capitale éphémère de la résilience : le pari stratégique de la Protection civile
- Joel Agoudou
- 5 sept.
- 2 min de lecture
En lançant le Simex 2025 depuis Jacmel, le directeur général de la Protection civile, Emmanuel Pierre, transforme la ville en laboratoire national de préparation aux catastrophes. Plus qu’un exercice, c’est un signal fort : celui d’un leadership qui place la prévention et la coordination au cœur de l’avenir sécuritaire d’Haïti.

Jacmel, 5 septembre 2025 – Dans une atmosphère solennelle mais empreinte de détermination, la Direction générale de la Protection civile (DGPC) a lancé ce samedi, à Brément, commune de Jacmel, l’exercice national de simulation Simex 2025.
Le choix de Jacmel n’est pas fortuit. Pour le directeur général de la Protection civile, Emmanuel Pierre, il s’agit d’un pari stratégique : « Le Sud-Est n’avait pas accueilli un tel exercice depuis 2018, alors qu’il a payé un lourd tribut au cyclone Béryl en 2024. Nous voulons transformer cette expérience en leçon et en action. »
Jacmel au centre de la stratégie nationale
Du 6 au 8 septembre, Jacmel devient la capitale provisoire de la gestion des urgences. Le Centre d’opérations d’urgence national y sera temporairement délocalisé, permettant aux équipes de travailler dans une immersion complète. Quatre sites pilotes , deux à Jacmel, un à Marigot et un à Bainet , accueilleront les exercices.
« C’est comme un match de préparation », a illustré Emmanuel Pierre, en insistant sur l’importance d’analyser les réactions, d’identifier les failles et de renforcer la coordination entre les institutions.
Une vision : bâtir une culture de prévention
Au-delà de l’aspect technique, le Simex 2025 incarne une vision : transformer la gestion des risques en culture nationale. Le Sud-Est a déjà bénéficié récemment de formations numériques et d’équipements modernes, mais l’objectif est d’aller plus loin : rapprocher les institutions des citoyens et placer chaque habitant au cœur de la stratégie de résilience.
« Même si ce n’est pas un événement réel, la participation des habitants est essentielle. Ce sont eux les premiers concernés », a rappelé le directeur général.
Un effort collectif, une dynamique nationale
Le Simex 2025 n’est pas seulement une initiative locale : c’est un effort collectif et national. Des représentants d’autres départements, ainsi que des partenaires internationaux comme le PAM, l’OIM et le PNUD, participent à l’exercice en apportant expertise, financement et appui logistique.
Cet engagement reflète une conviction claire : face aux catastrophes, aucune institution n’agit seule. La prévention est une responsabilité partagée où l’État, les collectivités, les communautés et les organisations internationales doivent unir leurs forces.
Prévenir pour mieux protéger
À l’approche de la saison cyclonique, le message envoyé depuis Jacmel est fort : la ville devient non seulement une étape symbolique, mais aussi un signal adressé à toute la nation. En l’érigeant en capitale éphémère de la résilience, Emmanuel Pierre démontre que la protection des vies ne repose pas seulement sur des équipements ou des compétences, mais avant tout sur une vision claire, une anticipation constante et une solidarité collective.
Le Simex 2025 s’affirme ainsi comme bien plus qu’un exercice : un pari stratégique, une feuille de route et une promesse d’avenir pour Haïti.







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