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Internet en Haïti : Natcom et Digicel plongent le pays dans un blackout numérique

En Haïti, se connecter à Internet est devenu un luxe. Alors que les plaintes s’intensifient, les géants Natcom et Digicel peinent à offrir un service fiable. Entre coupures, signal faible et prix en hausse, les utilisateurs dénoncent un véritable abandon numérique.

Depuis plusieurs semaines, l’accès à Internet en Haïti est catastrophique. Les plaintes se multiplient contre Natcom et Digicel, les deux principaux opérateurs télécoms du pays. Leurs services défaillants affectent la vie quotidienne, les petites entreprises, les freelances, et la communication globale du pays.


Dans les rues de Delmas, Georges, un jeune habitué des forfaits Natcom, ne cache plus sa colère. « Je paie chaque mois, mais je n’ai presque jamais de connexion. Mwen bouke ! » déclare-t-il dans un barber shop de Delmas 75.


Sabrina, vendeuse en ligne, a perdu 15 000 gourdes en une seule journée à cause d’un réseau défaillant. « Une seule barre de signal. Impossible de répondre à mes clients. C’est grave. Si ça continue, on doit organiser un sit-in devant leurs bureaux. »


Une entrepreneure dans l’artisanat raconte une humiliation : son appel Zoom avec un partenaire étranger a été interrompu à cause de la mauvaise connexion. Résultat : une opportunité envolée.


Et pendant que le service s’effondre, les tarifs augmentent. « Avant, 150 gourdes pour 7 jours. Maintenant, 350 pour trois jours… et sans connexion ! » se plaint un habitant de Carrefour. « Le plus frustrant ? Aucun remboursement. On paie pour du vide. »


Dans la plaine du Cul-de-Sac et les zones périphériques, la situation est encore pire. Le signal est presque inexistant. « Que ce soit Digicel ou Natcom, pa gen youn ki bon ! » peste un marchand de pain.


Plus inquiétant encore : le silence total des autorités de régulation. Le CONATEL reste muet. Aucun communiqué, aucun avertissement. Une passivité qui alimente les soupçons de complicité.


Un technicien télécom, sous anonymat, résume la situation avec amertume :


« En Haïti, l’internet est devenu un luxe. Ailleurs, c’est un droit fondamental. »


Le désespoir gagne du terrain. Et la résignation s’installe. Une cliente dans une succursale Digicel s’indigne :


« Ils augmentent les prix, coupent le service, et tout le monde se tait. Si on descendait dans la rue, ça changerait. »


En attendant une réponse du CONATEL ou un sursaut des compagnies, l’accès à Internet en Haïti suit la même voie que l’électricité de l’ED’H : instable, imprévisible et désespérément insuffisant.


LE REFLET

 
 
 

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