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Haïti – Élections : le CEP conditionne l’exécution du calendrier 2025-2026 à la sécurité et au financement

Le Conseil électoral provisoire (CEP) a indiqué que le lancement effectif du processus électoral pour la période 2025-2026 demeure subordonné à deux préalables majeurs : l’amélioration significative de la situation sécuritaire et la mobilisation effective des ressources financières nécessaires. Face à l’emprise persistante de groupes armés sur plusieurs zones stratégiques du pays, l’institution estime que les conditions techniques ne sont actuellement pas réunies pour un déploiement électoral crédible.

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Selon le CEP, la mise en œuvre du calendrier électoral exige un environnement garantissant la libre circulation du personnel électoral ainsi que le fonctionnement normal des structures déconcentrées. À ce stade, le déploiement des Bureaux électoraux départementaux (BED), des Bureaux électoraux communaux (BEC) et l’installation des centres de vote demeurent impossibles sans un accès sécurisé à l’ensemble du territoire national.


Une géographie électorale entravée par l’insécurité


Le diagnostic sécuritaire établi par le Conseil met en évidence un obstacle de nature structurelle : vingt-trois communes seraient actuellement sous le contrôle de groupes armés. Cette situation touche principalement le département de l’Ouest (12 communes), suivi de l’Artibonite (8), du Centre (3) et du Nord-Ouest (1).


Dans des zones telles que Croix-des-Bouquets, Gressier ou encore Petite-Rivière de l’Artibonite, l’absence effective de l’autorité de l’État empêche toute implantation de bureaux électoraux ou l’ouverture de centres d’inscription. Le CEP rappelle que les départements de l’Ouest et de l’Artibonite concentrent à eux seuls plus de 50 % de l’électorat national, faisant de l’insécurité un enjeu déterminant pour la représentativité et la crédibilité du futur scrutin.


Contraintes logistiques et exigences financières


Outre l’accès au territoire, le Conseil souligne la nécessité d’assurer la sécurité des candidats, des électeurs et du personnel électoral, tout en garantissant l’intégrité de la chaîne logistique, notamment pour le transport et la conservation du matériel électoral sensible.


Sur le plan financier, le CEP plaide pour un accès régulier, prévisible et simplifié aux fonds alloués au processus électoral. Il insiste sur l’allègement des procédures de décaissement afin de répondre aux impératifs logistiques et de respecter les échéances prévues par le calendrier.


En l’absence d’une amélioration tangible du contexte sécuritaire et de garanties claires en matière d’autonomie financière, l’exécution de la feuille de route électorale 2025-2026 demeure incertaine, prolongeant ainsi les interrogations autour du rétablissement de l’ordre constitutionnel en Haïti.


Le Reflet

 
 
 

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