Haïti à genoux, la PNH sans cap, un an de commandement sous Normil Rameau
- Joel Agoudou
- 9 juil.
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Par Joël Agoudou
Douze mois après le retour de Normil Rameau à la tête de la Police nationale d’Haïti, la situation sécuritaire du pays touche le fond. L’autorité de l’État s’est effondrée, et la police, dans un silence assourdissant, recule sans résistance.

De Carrefour-Feuilles à Mirbalais, en passant par Martissant, Kenscoff, les groupes armés imposent leur loi. Des quartiers entiers sont désormais sous leur contrôle, hors de portée des forces de l’ordre. La PNH semble incapable de reprendre la main, incapable même de maintenir une présence durable dans ces zones devenues inaccessibles. Pendant ce temps, la capitale s’asphyxie lentement, encerclée de toutes parts. Le Palais national, cœur symbolique du pouvoir républicain, paraît isolé, abandonné, cerné par le chaos.

Dans ce climat de terreur, la direction actuelle de la PNH brille par son effacement. Normil Rameau reste discret, presque invisible. Aucun discours fort, aucun plan de reconquête, aucun message de fermeté n’émane du haut commandement. L’institution donne l’image d’un navire à la dérive, sans capitaine, alors que le pays sombre.
Mais au-delà de l’inefficacité flagrante, c’est l’impression d’abandon qui révolte. La population, livrée à elle-même, tente de survivre comme elle peut. Certains fuient, d’autres négocient leur sécurité avec les groupes armés, pendant que l’État, représenté par sa police, reste figé dans l’inaction.
Le bilan, un an après la prise de fonction de Normil Rameau, est accablant. L’autorité de l’État s’effrite, la police recule, et l’espoir s’amenuise. Il ne s’agit plus de réclamer des résultats, mais de demander des comptes. Car dans un pays aussi meurtri que le nôtre, le silence des dirigeants frôle souvent la complicité.
Pire encore, Normil Rameau n’a même pas su préserver les quelques acquis laissés par son prédécesseur, Frantz Elbé. Des zones comme Solino, encore accessibles il y a un an, sont aujourd’hui livrées aux mains des groupes armés. Le symbole est cruel. Même Kenscoff, sa commune natale, est désormais sous contrôle des gangs. Comme si plus rien n’était sacré, pas même le sol d’où il est issu.
Un an après, le constat est sans appel, le pays s’effondre, et la direction de la PNH détourne le regard.







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