Haïti – Société : La Génération Z monte au front contre la mauvaise gouvernance
- Joel Agoudou
- il y a 8 heures
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Depuis plusieurs années, Haïti est rongée par la corruption, les manipulations politiques et la mauvaise gestion de la chose publique. À cela s’ajoutent des dettes contractées au nom de l’État par des dirigeants véreux, dont les fonds servent surtout à enrichir des intérêts personnels, au détriment du bien commun. Conscients des menaces que ces dérives font peser sur leur avenir, un groupe de jeunes a lancé un mouvement baptisé « Génération Z », symbole d’un sursaut citoyen et d’un refus collectif face au statu quo.

Ce mouvement traduit le cri d’une génération née dans les années 1990 et 2000, lassée de voir son avenir compromis par des pratiques partisanes qui ignorent les véritables besoins de la jeunesse haïtienne. Une jeunesse qui ne supporte plus que des dirigeants d’un autre âge continuent de décider du futur d’un pays dont elle maîtrise pourtant mieux les enjeux, forte de sa formation et de son dynamisme.

La Génération Z, c’est la révolte d’une jeunesse qui refuse d’être éternellement spectatrice des échecs accumulés par une classe politique traditionnelle au pouvoir depuis plus d’un demi-siècle. Une génération qui réclame sa place dans les grandes décisions nationales, convaincue que l’heure est venue de transformer l’indignation en action.

Contrairement à d’autres mouvements spontanés récupérés par des politiciens opportunistes, les initiateurs de la Génération Z affirment qu’ils resteront indépendants. Composés pour la plupart d’influenceurs et de jeunes professionnels, ils utilisent les réseaux sociaux pour dénoncer la corruption, la mauvaise gouvernance et l’incompétence d’une élite politique qui, selon eux, a plongé Haïti dans une crise sans fin.

Le lancement du mouvement Génération Z marque un tournant. Ces jeunes déclarent :
« Non, c’est la dernière fois que notre génération ne saura pas faire la différence entre un État serviteur et un État oppresseur. »
Un message fort contre la complicité entre l’État et les groupes criminels, les déplacements forcés, la misère et la mort dans les rangs de la jeunesse. C’est aussi le cri d’une génération désespérée, souvent contrainte de fuir son pays pour espérer une vie meilleure ailleurs.
Si, au XIXᵉ siècle, la Révolution haïtienne fut celle des esclaves cherchant à briser leurs chaînes et à bâtir une société plus juste, le combat du XXIᵉ siècle est désormais celui d’une jeunesse en quête de dignité, de justice et de gouvernance responsable. Haïti, jadis « phare du monde », est aujourd’hui humiliée par l’irresponsabilité de ses dirigeants, laissant la Génération Z seule face à son destin.
Ce mouvement n’est pas une création proprement haïtienne, mais ses initiateurs en ont fait un outil d’expression et de revendication adapté à la réalité nationale. Et ils le promettent : la Génération Z ne se taira pas tant que les pratiques corrompues continueront à gangrener l’État.








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