Haïti – L’ULCC éclaboussée : les ombres du pouvoir planent sur son propre directeur
- Joel Agoudou
- 29 sept.
- 2 min de lecture
Chronique – Par Le Reflet
Un climat de malaise entoure aujourd’hui l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC).
Son Directeur général, Me Hans L. Joseph, se retrouve au centre d’un débat houleux qui secoue l’opinion publique et fait vaciller la confiance autour d’une institution censée incarner la probité et la transparence.

Selon des documents et témoignages évoqués dans plusieurs cercles journalistiques, Me Hans L. Joseph aurait créé une entreprise baptisée “Groupe Paul et associés”, dont les employés seraient rémunérés à partir de fonds publics.
Si ces informations se confirmaient, la situation poserait un grave problème éthique et soulèverait de sérieuses questions sur la gouvernance au sein même de l’institution anticorruption.
Les interrogations sont légitimes :
comment comprendre qu’un haut responsable de l’ULCC puisse être cité dans une affaire où des ressources de l’État sont évoquées ?
Comment prôner la transparence quand des doutes planent sur le sommet de l’organe chargé de la garantir ?
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le nom de Me Hans L. Joseph se retrouve mêlé à des controverses.
L’ancien Premier ministre Jean Henry Céant l’avait déjà accusé d’avoir exercé des pressions dans le cadre du dossier dit “Boulos”.
Le magistrat Guerby Blaise s’était également penché sur certains éléments le concernant.
Et plus tôt encore, une note du 17 février 2019 émanant du cabinet Expertus Firme d’Avocats mentionnait sa signature dans le dossier très médiatisé des sept étrangers armés arrêtés à Port-au-Prince.
Cette affaire, qui avait mis en lumière une justice à “deux vitesses”, reste gravée dans les mémoires : les étrangers avaient été transférés aux États-Unis et relâchés pour absence de charges, tandis qu’un Haïtien, le chauffeur et traducteur Michael Estera, demeurait détenu à la DCPJ.
Ces différents éléments, pris isolément, ne permettent peut-être pas d’établir des conclusions définitives.
Mais mis bout à bout, ils alimentent un profond malaise et une inquiétude croissante quant à la gestion et à la crédibilité de celui qui dirige l’institution censée incarner l’intégrité publique.
Dans un pays miné par les scandales et la méfiance envers les institutions, l’ULCC ne peut se permettre la moindre zone d’ombre.
Il apparaît donc urgent qu’une enquête indépendante, sérieuse et impartiale, soit ouverte afin d’évaluer la véracité des faits évoqués.
Une telle démarche serait non seulement une exigence de justice, mais aussi un acte de transparence nécessaire pour restaurer la confiance des citoyens.
Car au-delà des personnes, c’est l’image même de la lutte contre la corruption qui se joue.
Et si l’ULCC veut continuer à se présenter comme le rempart moral de l’État, elle doit accepter que la lumière soit également faite sur ses propres dirigeants.
La transparence commence toujours par soi.
Et en Haïti, elle reste la première des urgences.
Le Reflet







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