Haïti : Une Tragédie Inévitable, selon l’historien dominicain Juan Daniel BALCÁCER
- Joel Agoudou
- 6 mars
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Lors d'une interview diffusée sur Color Visión le lundi 3 mars 2025, l'historien dominicain Juan Daniel BALCÁCER a livré son analyse sur l'évolution d'Haïti après son indépendance. Selon lui, malgré son statut de colonie florissante sous domination française, Haïti n’a pas su transformer son émancipation en un développement durable, sombrant progressivement dans l’instabilité politique et économique.

BALCÁCER a rappelé que Juan Pablo DUARTE, père fondateur de la République dominicaine, respectait la lutte haïtienne pour la liberté, mais estimait que son pays devait bâtir sa souveraineté indépendamment d’Haïti. Selon lui, si l’indépendance haïtienne représentait un tournant historique majeur, elle n’a pas été suivie d’une gouvernance stable capable d’assurer la prospérité du nouvel État.
L’historien met en avant un élément clé de cette période : la prise de pouvoir par une élite noire et mulâtre qui, bien qu’ayant aboli l’esclavage, aurait échoué à instaurer un véritable modèle républicain. Il affirme qu’au lieu d’opter pour une gouvernance démocratique, Haïti a adopté une structure monarchique inspirée des régimes européens, ce qui aurait contribué à alimenter l’instabilité politique et sociale du pays.
BALCÁCER estime que le déclin économique d’Haïti était inéluctable après l’indépendance. La fin du système esclavagiste aurait privé le pays de sa principale source de production, tandis que l’absence d’une classe bourgeoise structurée aurait empêché la mise en place d’une économie viable. Ce vide économique aurait favorisé l’effondrement progressif de l’État et une instabilité chronique qui, selon lui, perdure encore aujourd’hui.
Pour conclure, l’historien dresse un constat pessimiste sur la situation actuelle du pays, affirmant que la dynamique de déclin entamée après l’indépendance paraît aujourd’hui irréversible.
LE REFLET
Cette analyse ignore le poids exhorbitant de la dette (principal et intérêts) sur le développement ou le sous-développement du pays. Mais ses conclusions partielles sont justes.