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Haïti – Crise au sommet : la guerre froide du secteur privé secoue le Conseil Présidentiel

PORT-AU-PRINCE, LE REFLET — Alors que Laurent Saint-Cyr s’apprête à remplacer Fritz Alphonse Jean à la coordination du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), des tensions profondes agitent les coulisses du pouvoir. Selon des informations exclusives obtenues par Le Reflet, plusieurs conseillers du CPT expriment leur malaise face à une concentration jugée excessive du pouvoir entre les mains de figures issues du secteur privé.

Laurent Saint-Cyr, figure influente du monde des affaires, incarne l’aile économique au sein du CPT. Le Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, est lui aussi perçu comme un choix porté par le secteur privé. Pour au moins trois membres du Conseil, cette double domination suscite des inquiétudes quant à l’équilibre et à la diversité de la gouvernance transitoire.


Selon nos sources, le chef du gouvernement est pleinement conscient de ce climat tendu. Bien qu’il exprime le souhait de rester à son poste jusqu’à la fin de la transition – avec l’ambition d’être le premier à accéder à la fonction présidentielle – certaines figures influentes du secteur privé auraient déjà accepté l’idée d’un changement. « Nous prendrons des dispositions pour qu’Alix cède la place à une personnalité issue d’un autre secteur », a confié à Le Reflet un acteur économique impliqué dans les discussions.


Mais du côté du cabinet de Laurent Saint-Cyr, cette éventualité est vivement rejetée. Selon un proche du futur coordonnateur, il s’agirait d’une proposition « absurde et irresponsable ». À la Villa d’Accueil, cette divergence est perçue comme l’un des derniers obstacles majeurs à surmonter pour assurer une transition apaisée.


Fritz Alphonse Jean, qui vit ses derniers jours comme coordonnateur du CPT, laisse derrière lui un héritage controversé, marqué par de fréquents tiraillements internes. L’arrivée imminente de son successeur pourrait soit rétablir un certain équilibre, soit aggraver les fractures existantes, selon la manière dont sera gérée cette nouvelle redistribution des cartes.


Dans un contexte où la légitimité des institutions reste fragile, la transition semble désormais suspendue à une série de décisions sensibles. Entre tractations discrètes, luttes d’influence et batailles de représentativité, l’avenir immédiat du pouvoir exécutif se joue dans une ambiance de plus en plus électrique.

 
 
 

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