Haïti au bord du gouffre : Akò Lari exige la démission du Conseil présidentiel de transition

Un an après l'installation du Conseil présidentiel de transition (CPT), l'organisation Akò Lari dresse un bilan sévère de son action. Dans une lettre ouverte adressée le 25 avril 2025 au président du Conseil présidentiel, Fritz Alphonse Jean, elle dénonce l'inaction du Conseil face aux promesses formulées lors de sa création. Loin d'avoir amorcé la restauration de la sécurité ou la relance économique, le CPT serait resté spectateur du naufrage national.

La situation sécuritaire du pays s'est considérablement détériorée, selon Akò Lari. Port-au-Prince vit désormais sous la coupe de gangs armés, rendant impossible toute tentative de retour à la normale. Les données de l'ONU confirment une flambée de la violence avec plus de 5 600 morts en 2024, un chiffre qui illustre la faillite de l'État à assurer la protection de ses citoyens.

Sur le plan économique, le constat est tout aussi alarmant. La contraction du PIB, la hausse de l'inflation et la fermeture de nombreuses entreprises plongent la population dans une précarité extrême. Akò Lari déplore l'absence totale de mesures économiques fortes susceptibles d'enrayer cette spirale descendante.

Quant aux engagements politiques majeurs – dialogue national, réforme constitutionnelle, élections – ils n'ont jamais dépassé le stade des annonces, selon l'organisation. Aucun processus crédible n'a été initié pour permettre à Haïti de renouer avec l'ordre démocratique, accentuant la crise de légitimité des institutions.

Face à ce qu'elle considère comme une incompétence manifeste et une inaction coupable, Akò Lari appelle le CPT à reconnaître son échec et à se retirer. Pour l'organisation, seule une transition conduite par de nouvelles forces vives, compétentes et engagées, pourra ouvrir la voie à un avenir meilleur pour Haïti.

LE REFLET