Haïti : 139 morts, 18 000 déplacés et des dizaines de maisons incendiées en deux semaines à Kenscoff, selon le RNDDH
- Joel Agoudou
- 2 mars
- 2 min de lecture
Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a publié un rapport alarmant sur la dégradation de la situation sécuritaire en Haïti, le vendredi 28 février 2025. Entre le 27 janvier et le 13 février 2025, au moins 139 personnes ont été assassinées et neuf autres portées disparues lors d'une attaque sanglante menée par des gangs armés de la coalition "Viv Ansanm" dans la commune de Kenscoff.

Selon un bilan non-exhaustif de la Direction de la Protection Civile, recueilli par le RNDDH, 18 000 personnes ont été déplacées, fuyant leurs domiciles pour se réfugier chez des proches, dans des zones non touchées par les bandits ou dans des sites d’accueil. Parmi ces déplacés, 326 familles, soit 1 329 personnes, se retrouvent dans quatre espaces convertis en centres d’accueil depuis le massacre. Il s’agit de : l’École Nationale de Furcy, l’École Maternelle La Petite Enfance de Jean-Paul II, l’Église l’Arche de la Nouvelle Alliance de Kenscoff et la Mairie de Kenscoff.
Le rapport du RNDDH recense également 43 propriétaires ou locataires dont les habitations ont été incendiées ou vandalisées. Parmi les victimes, Edner Nazaire, CASEC de Bongard, a vu sa maison ainsi que celles de 11 membres de sa famille réduites en cendres.
Les localités les plus touchées incluent Bongard, Kikwa, Godet, Carrefour Bèt, Bélot et Têt Morne, où les habitants ont été contraints de fuir face à la terreur imposée par les gangs.
D'après le RNDDH, cette attaque a été orchestrée avec la complicité de Pierre Fils Orvil, un évadé de prison originaire de Kenscoff. Ce dernier aurait guidé plus d’une centaine de bandits armés, sous les ordres d’un certain Didi, allié du gang Village de Dieu, dirigé par Johnson André, alias "Izo 5 secondes".
Les assaillants, partis de la commune de Carrefour, ont traversé les montagnes jusqu’à la localité de Berly, avant d’étendre leur offensive à Bois d’Avril, Carrefour Bèt, Godet, Bélot et Ti Plas. Sur leur passage, ils ont exécuté plusieurs habitants, incendié des dizaines de maisons et pillé de nombreux biens.
Le RNDDH alerte sur l’escalade de la violence dans plusieurs régions du pays et dénonce l’inaction des autorités face à cette crise sécuritaire qui plonge des milliers de familles dans la misère.
Alors que l’insécurité atteint des niveaux critiques, les habitants de Kenscoff et d’autres zones ciblées attendent désespérément des mesures concrètes. Mais, face à l’indifférence des dirigeants, l’espoir semble de plus en plus lointain.
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