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Femmes et pouvoir : la dérive silencieuse des politiques de discrimination positive

Chronique – Par Le Reflet


Dans un pays où l’histoire s’est écrite au prix de tant de sacrifices, la place des femmes demeure, encore aujourd’hui, fragilisée par les traditions, les stéréotypes et les inégalités structurelles. Être femme en Haïti, c’est porter sur ses épaules le poids d’un système social et politique où la réussite féminine suscite encore trop souvent la suspicion, la jalousie ou la persécution. Dans le monde politique, rares sont celles qui exercent leurs fonctions sans subir les coups bas, les campagnes de diffamation, la mise à l’écart ou l’humiliation publique.

Les femmes haïtiennes qui accèdent à des postes de direction doivent continuellement prouver leur valeur , parfois deux fois plus que leurs collègues masculins dans un environnement où le machisme, parfois dissimulé, se manifeste dans les nominations, les jugements de compétence et jusqu’aux discours officiels. Derrière chaque réussite féminine se cache une bataille silencieuse, un combat quotidien contre les préjugés, les barrières invisibles et la peur du changement.

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Dans une récente note, la Solidarité des Femmes Haïtiennes Journalistes (SOFEHJ) a mis en garde contre une utilisation politicienne des mesures de discrimination positive. Elle rappelle que la promotion des femmes ne doit pas devenir un instrument électoral, mais rester un engagement sincère fondé sur le mérite, la compétence et l’égalité des chances.

La SOFEHJ appelle également à un meilleur suivi des politiques éducatives sensibles au genre, soulignant la nécessité de données différenciées, de transparence et de mécanismes de contrôle pour garantir une réelle équité entre filles et garçons, femmes et hommes.

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Au Reflet, nous affirmons avec conviction que les femmes ne sont pas les rivales des hommes. Elles en sont les partenaires, les égales, les piliers de la société. L’égalité n’est pas une faveur, encore moins une concession : c’est un droit naturel, universel et inaliénable. Défendre ce droit, c’est refuser le silence complice face à la marginalisation, aux injustices, aux discriminations sournoises et aux violences symboliques qui les touchent.

Les femmes haïtiennes qu’elles soient paysannes, entrepreneures, enseignantes, journalistes, mères, militantes ou ministres méritent un pays où elles puissent s’affirmer sans crainte, diriger sans être jugées, servir sans être salies. Leur combat est celui de la dignité, de la reconnaissance et de la liberté. Et c’est aussi le nôtre.

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Car défendre les femmes, c’est défendre Haïti. C’est choisir la justice contre l’injustice, la compétence contre la complaisance, la lumière contre l’obscurité.

 
 
 

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