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En République dominicaine, des femmes haïtiennes contraintes d’offrir leur corps pour éviter l’expulsion – une violence muette à ciel ouvert

Derrière les cartes postales idylliques de Punta Cana, haut lieu du tourisme caribéen, se cache une réalité sombre et déshumanisante : des femmes haïtiennes sans papiers, livrées à elles-mêmes, contraintes d’offrir leur corps pour espérer rester sur le sol dominicain. Le journal El País a révélé ce lundi une enquête poignante sur cette tragédie qui se déroule dans l’indifférence générale.



Dans des quartiers défavorisés comme Kosovo, à la périphérie de la luxueuse station balnéaire, plusieurs migrantes haïtiennes témoignent. Ciblées par des agents de l’immigration, elles disent être dépouillées, humiliées, parfois violées — dans un silence dicté par la peur. Pour éviter d’être expulsées vers Haïti, qu’elles ont fui à cause de l’insécurité, de la misère et de l’abandon institutionnel, elles se résignent à subir les pires abus.


Depuis avril, les autorités dominicaines ont renforcé les contrôles autour des écoles, hôpitaux et chantiers. Cette intensification des rafles a entraîné l’arrestation et l’expulsion de milliers de migrants haïtiens, sans possibilité de recours. Par crainte d’être arrêtées, nombre de ces femmes ne sortent plus de chez elles.


Ce climat de terreur les réduit au silence. Même victimes de violences sexuelles, elles n’osent ni porter plainte ni se rendre à l’hôpital. Leur existence est effacée, socialement comme juridiquement.


« Le gouvernement dominicain ne traite pas la migration comme une réalité humaine, mais comme un problème politique. Il agit sous pression des secteurs ultraconservateurs », déplore Guadalupe Valdez, membre du Collectif Migration et Droits Humains. Son organisation a signalé douze cas d’agressions sexuelles au ministère public, restés sans suite. « Ces agents doivent être traduits en justice et définitivement exclus du service », insiste-t-elle.


Dans un contexte où la xénophobie et le nationalisme gagnent du terrain, les droits des femmes migrantes s’enfoncent dans l’oubli. Et face à ce drame humain, le gouvernement haïtien brille par son silence. L’abandon de ses ressortissantes ne fait plus aucun doute.


LE REFLET

 
 
 

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