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Derrière l’arrêté présidentiel : Pierre Espérance lève le voile sur les zones d’ombre de la BSAP

Un arrêté présidentiel publié le 3 avril 2025 dans Le Moniteur intègre rétroactivement la Brigade de Sécurité des Aires Protégées (BSAP) dans la lutte contre les gangs armés, aux côtés de la Police nationale d’Haïti (PNH). Mais derrière ce geste apparemment stratégique, Pierre Espérance, directeur exécutif du RNDDH, dénonce une tentative de légaliser une milice liée à des intérêts politiques opaques, sans fondement juridique ni encadrement clair.




Le directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Pierre Espérance, a vivement réagi à la publication, le 3 avril 2025, dans le journal Le Moniteur, d’un arrêté présidentiel officialisant l’intégration rétroactive de la Brigade de Sécurité des Aires Protégées (BSAP) dans la lutte contre les gangs armés, en collaboration avec la Police nationale d’Haïti (PNH).


Selon lui, cette décision vise à légitimer une milice. La BSAP, créée sous l’administration de Jovenel Moïse et encore dirigée par Jeantel Joseph malgré sa révocation, entretiendrait des liens étroits avec la coalition politique Viv Ansanm et Guy Philippe, figure controversée du paysage politique et militaire haïtien. Espérance fustige l’absence de cadre légal entourant cette brigade, qu’il accuse de fonctionner sans mission clairement définie, sans critères de recrutement transparents ni chaîne de commandement rigoureuse. Il évoque également des soupçons d’implication de certains membres de la BSAP dans des actes criminels, notamment le vol et le kidnapping.


Dans un contexte où les gangs armés terrorisent la population au quotidien, la BSAP a pourtant été remarquée pour son engagement sur le terrain, notamment à Mirebalais et Saut-d’Eau. Elle a aussi joué un rôle dans la surveillance de la construction du canal de Maribaroux, à Ouanaminthe, face à des tentatives d’intimidation de soldats dominicains en 2023. Si certains saluent leur bravoure, d'autres s’interrogent : pourquoi une telle décision suscite-t-elle autant de critiques, alors que le besoin de renforts sécuritaires est criant ?


L’arrêté présidentiel précise que seuls les agents ayant fait l’objet d’une évaluation comportementale ont été intégrés au dispositif de lutte contre l’insécurité. Le gouvernement affirme avoir appliqué une sélection rigoureuse, garantissant que seuls les éléments fiables participent à cette nouvelle stratégie.


Mais face à l’insécurité galopante, une question de fond persiste : peut-on combattre la violence avec des mesures controversées, au risque d’alimenter de nouvelles dérives, ou faut-il s’en tenir à des solutions consensuelles et encadrées pour protéger durablement la population ?


LE REFLET

 
 
 

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