Dans les entrailles de l’ONI : entre spéculations, tensions et vérités numériques Par Joël Agoudou – Le Reflet
- Joel Agoudou
- 3 juin
- 3 min de lecture
Derrière la façade institutionnelle de l’Office National d’Identification (ONI), que certains imaginent figée dans les routines administratives, se déploie un théâtre de mutations profondes et de vision stratégique. À l’occasion du 20e anniversaire de l’institution, Le Reflet a mené une enquête approfondie, privilégiant l’écoute directe des cadres et une analyse rigoureuse des rouages internes. Ce travail journalistique révèle une réalité bien plus nuancée que les rumeurs infondées qui circulent dans certaines sphères.

Documents à l’appui, des sources internes confirment que plus de 80 % des dépenses liées à l’organisation de cette célébration symbolique ont été prises en charge à crédit. Une stratégie audacieuse, que d’aucuns jugeraient risquée, mais qui révèle surtout une volonté claire de la direction de valoriser l’institution, malgré un contexte budgétaire contraint. « Tout a été planifié à crédit, mais dans la transparence et avec un suivi serré », confie un haut cadre.
Cependant, en marge de cette planification millimétrée, des tensions ont émergé. Des jalousies internes, alimentées par des intérêts particuliers, ont semé le trouble dans certaines divisions. De la sécurité à l’administration, jusqu’à certains membres du cabinet, des employés ont manifesté un intérêt marqué pour intégrer le comité d’organisation , non pas uniquement pour contribuer, mais parfois pour observer ou influer sur la gestion de l’événement. Ces agitations, bien que secondaires, n’ont en rien entravé la direction dans sa volonté de souligner deux décennies de service public au profit de la République.
L’ONI ne se contente plus de produire des cartes d’identité : il façonne désormais une citoyenneté inclusive dès la naissance. Le projet d’identification biométrique des enfants dès cinq ans, grâce à une carte dotée d’un BioQR Code, constitue une avancée majeure. Ce dispositif est conçu comme un passeport vers les droits fondamentaux : accès à l’éducation, à la santé, à la citoyenneté.
Ce n’est pas un gadget technologique, c’est un engagement de l’État gravé dans le silicium. Un acte de reconnaissance républicaine envers chaque enfant, une arme contre l’exclusion invisible.
La transformation numérique de l’ONI ne s’arrête pas là. L’institution s’apprête à injecter l’eKYC dans l’ensemble du système financier et administratif haïtien. Demain, ouvrir un compte bancaire, demander un prêt ou recevoir une allocation pourra se faire en ligne, en temps réel, sans file ni frustration.
Ce virage vers l’identification numérique instantanée s’accompagne d’une infrastructure robuste, en cours de consolidation : signature électronique, traitement dématérialisé des demandes, protection avancée des données personnelles. Des garde-fous législatifs et techniques sont prévus, dans une logique de cybersécurité et de souveraineté numérique.
Ce n’est plus de la science-fiction : c’est une administration en pleine métamorphose. L’ONI s’impose comme un levier moderne du service public, remplaçant les lourdeurs d’hier par des procédures fluides et efficaces. L’identité nationale, autrefois figée sur un simple support plastifié, devient vivante, connectée, évolutive.
Pilotée aujourd’hui par une équipe dirigeante qui allie maîtrise institutionnelle et vision numérique, l’ONI n’est plus une structure figée. Il devient un organe stratégique de l’État, porteur de modernité et garant d’une citoyenneté rénovée. Dans le silence des serveurs et la rigueur des protocoles, se code discrètement le futur administratif de la nation.
Derrière les suspicions malveillantes et les ambitions individuelles mal dissimulées, se dessine une institution qui assume son rôle central dans la refondation administrative du pays. Une institution en transition, dirigée avec discernement, résolument tournée vers un avenir numérique, inclusif et souverain.
Loin du bruit, l’ONI construit. En silence, mais avec détermination.
Comments