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Crise haïtienne : la sénatrice américaine Shaheen presse Washington d’agir face au chaos

Dans une lettre datée du 12 mai 2025, la sénatrice américaine Jeanne Shaheen exhorte l’administration Trump à réagir rapidement à la crise en Haïti. S’adressant au secrétaire d’État Marco Rubio, elle met en garde contre un risque d’effondrement total du pays. Selon elle, l'absence de leadership des États-Unis contribue à l’aggravation de la situation.



Shaheen alerte sur la montée en puissance des gangs armés. Elle redoute une catastrophe humanitaire, un afflux massif de migrants dans la région, et la transformation d’Haïti en centre régional du trafic de drogue, à seulement quelques centaines de kilomètres des côtes américaines. Malgré le déploiement de la Mission multinationale de sécurité (MSS) dirigée par le Kenya et la mise en place du Conseil présidentiel de transition, elle constate une détérioration continue de la situation. « Les Haïtiens sont aujourd’hui dans une situation pire qu’il y a un an », écrit-elle.


La sénatrice critique les récentes décisions de Washington. Les coupes dans l’aide étrangère et l’imposition d’un tarif de 10 % sur les produits haïtiens, selon elle, exacerbent une crise déjà dramatique. Ces mesures fragilisent l’économie haïtienne et affaiblissent davantage la population.


Shaheen plaide pour un soutien accru à la MSS. Elle propose d’augmenter les effectifs à 2 500, voire 5 000 hommes, et recommande l’installation des 12 bases opérationnelles prévues dans le plan de 2024. Elle appelle également à des offensives coordonnées contre les groupes armés.


Sur le plan politique, elle réclame une meilleure inclusion des femmes au sein du Conseil de transition, rappelant que leur participation augmente de 35 % les chances de stabilité à long terme. Elle estime par ailleurs que la tenue des élections prévues en 2025 est irréaliste dans le contexte actuel, ce qui pourrait, selon elle, miner la légitimité du futur gouvernement.


Insistant sur l’urgence humanitaire, la sénatrice appelle à maintenir l’aide alimentaire, à renforcer le système judiciaire et carcéral, à désarmer les groupes illégaux, à réintégrer les jeunes enrôlés de force, et à soutenir les victimes de violences sexuelles et de déplacements.


Shaheen demande l’application de sanctions ciblées via le Global Magnitsky Act contre les criminels haïtiens ainsi que leurs alliés économiques et politiques. Elle se montre en revanche réservée quant à la désignation des gangs comme organisations terroristes, qu’elle juge contre-productive. Elle s’inquiète également du trafic d’armes : environ 500 000 armes illégales circuleraient actuellement en Haïti, la majorité provenant des États-Unis.


La sénatrice appelle enfin à une coordination inter-agences et à une coopération renforcée avec la République dominicaine pour démanteler ces réseaux.


Alors que les armes circulent plus librement que la nourriture en Haïti, Jeanne Shaheen rappelle à Washington que l’inaction n’est plus une option. À défaut d’un engagement fort et stratégique, le chaos haïtien pourrait, selon elle, rapidement dépasser les frontières de l’île.


LE REFLET

 
 
 

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