Chronique – À l’aéroport du Cap-Haïtien, un petit comptoir qui en dit long
- Joel Agoudou
- 7 juin
- 2 min de lecture
Par Joël Agoudou
À peine les portes de l’aéroport international du Cap-Haïtien franchies, le regard est attiré par un petit comptoir coloré, sobre mais accueillant. Sur ses parois, deux slogans accrochent subtilement l’attention : « Historic Haïti – Share our heritage » et « Haïti – Vivez l’expérience ». Il s’agit du bureau Info Tourisme du ministère du Tourisme, en place depuis plusieurs mois. Un espace modeste, mais porteur d’un message fort.

Ce guichet n’a rien de clinquant. Pas de spot publicitaire ni de slogan crié dans un haut-parleur. Et pourtant, il remplit une mission essentielle : informer, orienter, accueillir. Les visiteurs y trouvent des brochures, des conseils, des indications sur les lieux emblématiques à visiter dans le Nord, ainsi que le sourire discret mais sincère de ceux qui y travaillent. C’est un premier contact avec un pays trop souvent résumé à ses blessures, et qui ici, se dévoile autrement.
Le Cap-Haïtien, cœur historique et culturel d’Haïti, offre un patrimoine d’une richesse exceptionnelle : la Citadelle Laferrière, le Palais Sans-Souci, les plages de Labadie, les sentiers encore peu explorés qui serpentent vers les racines de l’identité haïtienne. Ce bureau d'information permet justement de mieux en prendre la mesure, d'éviter de passer à côté.
Ce comptoir est aussi un signal. Celui d’un ministère qui croit encore en l’accueil comme acte fondateur du tourisme. Celui d’un État qui, malgré les difficultés, s’efforce de poser des bases solides pour reconstruire une autre image d’Haïti : une image plus juste, plus humaine, plus proche de sa vérité culturelle.
Il ne s’agit pas d’une révolution, mais d’un pas important. Un pas vers un tourisme encadré, structuré, respectueux des visiteurs comme des habitants. Un pas vers une Haïti qui choisit de tendre la main au lieu de se replier.
Alors, que l’on vienne pour la première fois ou que l’on revienne, il vaut la peine de s’arrêter à ce petit comptoir. Parce qu’au fond, il ne s’agit pas seulement d’un bureau, mais d’un geste. Un geste d’accueil, de confiance et d’espoir.
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