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Affaire Magalie Habitant : la FJKL dénonce les zones d’ombre d’une enquête sous pression

Dans un rapport publié ce mardi, la Fondasyon Je Klere (FJKL) a salué l'enquête menée par la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) dans l’affaire impliquant Magalie Habitant, ex-directrice du Service National de Gestion des Résidus Solides (SNGRS), et son chauffeur Lenès Jean Philippe, tous deux arrêtés en janvier 2025. Bien que qualifiée de « perfectible mais sérieuse », l’enquête soulève plusieurs critiques importantes de la part de la FJKL.



L’une des principales préoccupations de l’organisation concerne l’utilisation d’allégations non vérifiées comme éléments de preuve. Des rapports confidentiels du Bureau de Renseignements Judiciaires (BRJ) ont été intégrés au dossier sans aucune vérification ni témoignages formels. La FJKL met en garde contre la présentation d’accusations sans preuve matérielle ou corroboration indépendante, en particulier lorsque ces informations proviennent de sources non vérifiées.


L’organisation dénonce également l’usage des sanctions internationales, comme celles imposées à l'ex-député Prophane Victor, pour justifier des poursuites judiciaires, alors que ces sanctions ne reposent sur aucune preuve concrète en droit haïtien. Elle insiste sur le fait que de telles démarches ne doivent pas justifier une privation de liberté sans une enquête rigoureuse et impartiale.


Par ailleurs, la FJKL déplore des tentatives de manipulation de l’enquête. Elle critique notamment l’invitation adressée à l’Inspecteur général Alain Auguste, dont le nom a été cité dans le cadre de l’affaire sans fondement solide. Selon l’organisation, cette démarche visait à discréditer ce fonctionnaire de l’État, ce qui compromet la neutralité de l’investigation.


Un autre point préoccupant soulevé par la FJKL concerne l’ombre qui plane sur un homme d’affaires ayant fourni un véhicule blindé à un chef de gang de Canaan. Bien que son identité soit connue de la DCPJ, elle n’a pas été divulguée. La FJKL considère ce silence comme une grave négligence, notamment en raison des soupçons de financement d’actes de terrorisme qui pèsent sur cet individu.


Malgré ces failles, la FJKL reconnaît que le dossier contient des éléments suffisants pour justifier une poursuite criminelle. Le 10 avril, la DCPJ a renvoyé les prévenus devant le parquet, et trois d’entre eux ont été libérés après audition le 14 avril.


La FJKL insiste sur la nécessité de poursuivre l’enquête dans le respect des droits de toutes les parties prenantes : les victimes, les suspects et les principes fondamentaux de la justice. Elle appelle les autorités à éviter toute manipulation politique ou personnelle susceptible de compromettre la transparence du processus judiciaire.


L’affaire Habitant pourrait bien être un tournant pour la justice en Haïti. Si l’enquête échoue à respecter les principes fondamentaux, ce serait un coup fatal pour la confiance des citoyens dans leurs institutions.


LE REFLET

 
 
 

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